Rando Kalaw Inle
Classé dans myanmar | By andree |
Rando de 3 jours et 2 nuits
Y aller ou pas ?
Ici, tout le monde appelle ça un trekking. Pour moi, ce terme a une connotation de sport un peu extrême et très physique. J’ai donc un peu hésité à oser m’y inscrire car le point de départ, Kalaw, est quand même à plus de 1700m. Etant évident que, pour rejoindre le lac Inle (800m d’altitude), la route ne serait pas plane et en descente exclusivement, j’ai pensé que mon manque de soufle pourrait me rendre l’exercice compliqué. Et puis j’ai dit oui car c’est une super opportunité d’approcher autrement le pays et ses habitants mais aussi une occasion de faire un peu de sport.
Au programme, 17 km le 1er jour, 20 le 2ème et 12 le 3ème car nous devrions arriver au lac autour de 13h.
La langue anglaise ayant déjà beaucoup trop d’importance ici comme ailleurs, je parlerai ici de randonnée et non de treekking. (cf photo de la carte IGN et de la peinture du restau Lotus ?)
Un coût très intéressant
Le Guide du routard est un peu critique envers la prestation proposée par Rambo et son frère, les fils de la proprio de notre hôtel Le golden Lily. Nous avons donc comparé avec 2 autres organismes et avons retenu Rambo : 45$/ personne pour les 2 nuits et 3 jours, incluant les salaires du guide et du cuisinier, les 2 hébergements chez l’habitant, 2 petits déj, 3 repas de midi et 2 du soir, la traversée du lac du sud au nord, le transport de nos sacs à dos de Kalaw à Nyaung Shwe (ville située au nord du lac). C’est donc plus économique de partir en rando que d’aller à l’hôtel !
Nous n’avons qu’un petit sac à dos à emporter car nos grands sacs nous attendrons au lac. Seul Thierry trimballe son sac de 17 kg.
Une équipée internationale
Nous sommes 7 randonneurs. Un groupe international : Evgeny le Russe qui a fait un tour du monde pendant 7 mois il y a deux ans ; Gavin l’Irlandais qui travaillait jusqu’à récemment en Thaïlande ; Mario l’Espagnol qui vient de finr son contrat à Taïwan et cherche du travvail ; Steve l’Américain qui enseigne depuis 8 ans en Chine, à Shangai ; Thierry, un infirmier libéral mosellan qui voyage beaucoup ; et nous.
Notre guide est une souriante, jeune et jolie jeune femme, Geeta ; elle est d’origine népalaise et a 22 ans.
Elle est le bébé du groupe et nous en sommes les grands-parents. Sur les 8 participants, on peut dire qu’il y a 3 générations : 3 ont moins de 30 ans, 3 ont moins de 40 ans et nous, les vétustes ! Geeta et moi, sommes les seules femmes ; je suis bien contente que ce soit une fille qui nous pilote !
C’est parti !
Ça monte pendant quasi toute la première journée mais les dénivelés ne sont pas très importants. Ouf, pas besoin de demander des stops ! Le 2ème jour esst plus facile. Les paysages sont superbes et préservés ; les villages sont peu nombreux et la vie y est rustique; la température est chaude mais tout à fait supportable. A chaque détour de sentier, des vues grandioses ou bucoliques sont à couper le soufle. Tous les appareils photo sont mobilisés. On se sent vraiment privilégiés d’être là et de pouvoir vivre ça.
Les repas de midi sont pris dans un monastère et plutôt sobres: nouilles chinoises et légumes, sans assaisonnement. Un temps de pause de près de 2 heures pour éviter de marcher sous le cagnard ; ce qui permet petite sieste et quelques étirements.
A la sortie d’un village, deux enfants arrivent vers nous et le plus petit, d’environ 4 ou 5 ans, se précipite vers moi pour m’offrir une branche de fleurs sauvages. Il est tout sourire et vraiment touchant ! Peu après, c’est une ribambelle qui se dirige vers nous, rentrant visiblement de l’école. Là encore, le plus petit me donne ces mêmes fleurs ; il n’en finit pas d’en sortir de son petit cas d’école et tous les autres restent là à assister à la scène ! Un enfant me demande un stylo mais je n’en ai pas à lui offrir ; il ne perd pas son sourire pour autant.
Le village
Le 1er jour, vers 17h, nous arrivons au village de Pyintha situé à presque 1800 mètres.
Il abrite des membres de l’ethnie PA OH.Ils se reconnaissent facilement car les vêtements des femmers (tuniques et pantalons) sont noirs avec qques lignes de couleur ; elles enroulent un foulard rouge ou orange autour de leur tête.
Nous passons tous la nuit chez l’habitant, dans un même dortoir, à l’étage du bâtiment principal. La famille dort dans une petite pièce attenante au dortoir. Le rez-de-chaussée sert au stckage des outils et productions agricoles de la famille. Un 2ème bâtiment sert aux animaux au rdc et de cuisine à l’étage.
Le dortoir est une grande pièce, espace réservé à l’accueil des passants : religieux ou laics, locaux ou touristes, pour un repos bref, un recueillement et/ou une méditation, ou encore une nuit. En effet, cette pièce contient une sorte d’autel bouddhiste.
4 matelas d’1,10m de large sont posés sur des nattes, 8 oreillers et une couverture par personne. On nous a tellement dit qu’il ferait froid, qu’il y a qques appréhensions. Nous, on s’en fout un peu car on est 2 et on a 2 couvertures !
L’approvisionnement en eau étant réduit, nous sommes invités à nous contenter d’une lavage de pieds.
Les toilettes se trouvent dans une petite cabane à quelques mètres de la maison : une cuvette en porcelaine qui fut blanche à la turque, une poubelle pour le PQ, un seau d’eau et une boîte de conserve pour rincer les lieux après utilisation, une porte faite d’un panneau de bambou qu’on met devant l’entrée pour signifier que c’est occupé.
L’activité agricole du moment tourne essentiellement autour de la récolte et du séchage du piment ; partout, des taches de couleur rouge.
Ça photographie à tout va et les habitants se prêtent tout à fait au jeu, toujours très souriants.
Nous trouvons une maison, bistrot improbable, où acheter une bière locale (pas très fraîche) que nous sirotons en regardant le coucher de soleil.
Repas et ambiance
Le repas est pris dans la cuisine, autour d’une table ronde, tous assis à mêmele sol. Le feu brûle sur un socle en terre cuite construit sur le sol en bois de la pièce ; des trépieds supportent les marmites et autres poêles. Notre cuisinier nous gâte, le repas est excellent : soupe de lentilles (= dahl), riz de la montagne (un peu brun), coloquintes (= choco) et autres légumes, poissons frits du lac Inle. L’ambiance est très conviviale et Geeta se révèle une bien sympatique animatrice dotée d’humour et d’une bien belle personnalité. Elle pose une devinette : « Les riches n’en veulent pas et les pauvres l’ont. Qu’est-ce ? ». Comme elle, je vous laisse un peu de temps pour réfléchir et proposer des réponses !
Elle lit aussi les lignes de la main des volontaires ; ça rigole bien !
On se lève à 7h du matin : superbe lever de soleil, des dégradés de couleurs, à l’horizon, une enfilade de collines et monts, des villages qui se dessinent, les brumes qui se dissipent…. Le village se réveille. On en a plein les mirettes, à chaque instant.
Le 2ème jour
Les mollets sont un peu durs mais il n’y a aucun problème à redémarrer dès le lever du soleil.
Geeta nous propose un stop avec baignade dans la rivière pour ceux qui veulent. L’ eau est très fraîche ; il y a du courant qui fait un bon massage à Gavin. Un buffle profite aussi de la fraîcheur du lieu à quelques mètres de nous; son propriétaire le frotte ensuite longuement avec une poignée de paille. Que c’est paisible !
Au cours de l’après-midi, nous croisons un attroupement autour d’un point d’eau ; des jeunes gens nettoient leur moto ou mob ; des petites ou jeunes filles remplissent des seaux. Je propose un gâteau à l’une d’elle car elle me fait signe de mettre quelque chose à sa bouche. Elle refuse mon petit paquet de biscuit mais accepte celui de Gavin. Elle est toute menue, elle a 7 ans et porte sur sa tête un seau qui doit bien contenir 5l d’eau et la montée est assez raide.
Quand nous nous retournons pour attendre Gavin, nous le voyons arriver portant le seau à la main et la petite fille toute fière à ses côtés !
Comme hier, déjeuner au monastère puis soirée et nuit dans un autre village : TITHEIN ; même organisation et mêmes ambiances. Une bière dans une maison où nous accueillent 2 jeunes femmes avec le bébé d’une d’elles ; hormis le visage, il est complètement couvert et enserré dans un tissu polaire tout doux. Ni ses bras, ni ses jambes ne peuvent bouger. (cf photo)
Tant tout au long de la rando que lors des pauses, les échanges au sein du groupe se poursuivent, en anglais toujours. Parfois je décroche car il est difficile de rester concentrer pour comprendre et participer aux conversations, et ce d’autant plus qu’ils n’ont pas tous un accent très compréhensible. Il n’empêche que nous progressons plutôt bien dans notre utilisation de l’anglais : la mémoire à long terme se manifeste !
Sous un ciel extrêmement clair et très étoilé, Alain fume le cheeerot offert par la maîtresse du lieu ; c’est la cigarette locale, bien plus douce que nos cigarettes.
Les 2 femmes propriétaires du lieu sont hyper accueillantes ; elles m’enroulent leur foulard orange sur la tête et me mettent du thanakha sur le visage. Un moment très sympathique de partage et de complicité entre femmes, sans autre moyen de compréhension mutuelle que les mimiques, les gestes, les sourires et les rires.
Tout va bien, la vie est belle !
Le thanakha
Le thanakha provient de l’écorce de l’arbre du même nom que l’on trouve essentiellement dans le Nord du pays. Cette écorce est parfumée et considérée comme bienfaisante depuis des lustres. Elle sert de produit de beauté de base aux femmes et enfants birmans. L’écorce est frottée sur une large pierre ronde avec quelques gouttes d’eau pour obtenir une pâte jaune qui est ensuite appliquée sur le corps.
Cette crème d’un jaune pâle est très, très, très utilisée. Elle sert à protéger la peau du soleil et donc à éviter que la peau ne devienne trop noire. Elle est aussi utilisée comme maquillage par les jeunes filles et les femmes. Elles en mettent sur tout le visage ou seulement sur les joues, en forme de cercle ou de rectangle, avec des petits traits (étalée avec une brosse à dents) ou de façon uniforme, ou encore sur le front et/ou l’arête du nez…. Parfois, ce sont seulement quelques points de thanakha qui sont posés sur telle ou telle partie du visage.
Les hommes aussi s’en servent, mais d’une façon plus uniforme.
Le 3ème jour
Nécessité de faire quelques étirements pour dérouiller muscles et articulations mais pas de difficulté particulière.
Je constate des petits points rouges sur ma main, come des petites piqûres d’insectes. J’ai eu de la chance car il aura fallu attendre 15 jours pour la 1ère piqûre, alors qu’ils m’aiment tant habituellement !
Essentiellement de la descente. Plus on approche du lac et plus se pratique l’écobuage.
Arrivée au lac Inle vers 13 heures, sans l’avoir surplombé auparavant. Dommage car la vue doit être superbe. On se sent tout de suite agressés par le nombre de touristes : « J’ai envie de retourner dans la jungle » répète Alain.
On prend le déjeuner tous ensemble, puis un long bateau étroit qui nous fait un peu visiter les abords : des canaux, des habitations sur pilotis, une fabrique de bijoux en argent, une autre d’ombrelles et poteries, puis traversée du lac du sud au nord, pendant près d’une heure.
Nous sommes les seuls du groupe à avoir réservé un hôtel ; tous nos camarades, sauf Gavin, nous y accompagnent, toujours guidés par Geeta. Notre hôtel est complet mais la réceptionniste leur en trouve un facilement. C’est l’heure de la séparation !
Expérience et groupe fort sympathiques. On se recroisera peut-être ? « Safe travel !» nous disent-ils
Le lac Inle
Pour plus de précisions sur la police birmane, voir l’article correspondant.
C’est un lac d’eau douce situé dans les montagnes de l’État Shan, dans l’est de la Birmanie. C’est une destination touristique majeure du pays, dont c’est le second plus grand lac, avec une surface estimée de 12 000 hectares, et un des plus hauts, à 884 m. Sa profondeur moyenne n’est que de 2,10 m à la saison sèche (profondeur maximale : 3,60 m) mais elle peut dépasser 4 m à la saison des pluies.
Les transports sur le lac se font par bateau, soit pirogues traditionnelles, soit à moteur. Les pêcheurs rament d’une façon unique, debout sur une jambe à la poupe et l’autre enroulée autour de la godille. Ceci leur permet de voir au-dessus des plantes qui couvrent une grande partie du lac et d’avoir les deux mains disponibles pour manipuler leur filet de pêche. Les femmes rament de la manière courante, à la main, assises les jambes croisées à la poupe.
J’avais pris la précaution de garder mon chapeau et de me couvrir les épaules avec un T shirt car le soleil tape. A l’arrivée, je constate que mon avant-bras droit est couvet de boutons rouges ainsi que mon bras gauche et toute la base du cou. Ça ressemble à des boutons de moustiques mais je n’en ai ni vu ni senti aucun !
On rajoute des photos cet après midi…
Le piroguier nous attend pour un tour sur le lac….
4 février 2014 à 4 h 06 min
salut à vous 2. Je lis que vous vous faites vraiment plaisir! Et les descriptions et autres détails, parfait de mon point de vue. à bientôt
12 février 2014 à 10 h 55 min
Une réponse à l’énigme qui me vient: « Rien » ?
Retour de notre déménagement, le ven et la pluie sont au rendez-vous… profitez de votre superbe voyage! Amitiés
14 février 2014 à 5 h 15 min
Bravo! Il y aura donc 2 gagnants, les prix c’est encore une surprise… Pour vos travaux, le temps n’est sûrement pas un allié!