Vanille de Lifou
Classé dans Calédonie, Climat | Par alain |
L’île offre à visiter plusieurs vanilleraies. Nous nous sommes arrêtés à « Ô Naturel », à l’entrée de Mucaweng. Joseph nous accueille, la visite a duré plus de 2 heures.
Vous savez sûrement que la vanille est une liane, c’est la seule de la famille des orchidées cultivée pour l’alimentation, et non comme plante ornementale. Et surtout c’est, au poids, l’une des productions les plus rentables.
La liane s’appuie sur différents supports, dont par exemple cet arbuste, qui ne produit que des fruits non comestibles à l’effet vomitif garanti, nous dit-on.
Le bouclage consiste à rediriger la croissance de la liane vers le bas, en la maintenant à hauteur d’homme pour faciliter la pollinisation et la cueillette. Ce qui lui permet de se ré-enraciner si elle tombe au sol.
Le pignon d’Inde (wafel en drehu, la langue lifou), arbuste utilisé comme tuteur, doit être suffisamment solide; il contribue aussi à l’ombrage indispensable. A partir de juin, les gousses jaunissent, la cueillette peut commencer, elle continue jusqu’en août.
Les gousses sont roulées dans une couverture, et immergées pendant 3 mn dans une bassine d’eau à 65°. Couverture et gousses sont stockées à l’abri 24h pour achever la « cuisson », il faut ensuite les sécher sur claies au soleil 3 ou 4 h par jour, durant 2 à 3 mois. C’est une des raisons pour lesquelles on ne cultive pas la vanille en Bretagne…
Le séchage continue quelques semaines (jusqu’à 3 mois) sous abri, avant la commercialisation. A ces 3 mois de travail, c’est la période de la pollinisation qui représente l’activité la plus dure et la plus assidue, pendant 3 mois aussi. La vanille est un plant hermaphrodite. Pour que ça soit rentable, c’est la main humaine qui « marie la vanille », selon l’expression consacrée. C’est un geste technique précis mais rapide qui réalise cette pollinisation.
L’ombrage est aussi fourni par tous les végétaux voisins des vanilliers. Joseph nous a fourni des tas d’explications et nous a proposé de ramasser les fruits de la passion, puis de partager cocos et une énorme pastèque avec sa fille et ses petits enfants. Il nous a même offert une petite aubade, une de ses compositions accompagnée à la guitare, remerciant le créateur de tout ce qu’il a.
On n’a même pas pu acheter de vanille à Joseph car il a vendu les 500 gousses de la dernière récolte. Il a tout de même trouvé 2 gousses qui étaient restées sur le plant. Il prévoir 1 400 gousses pour cette année. Toute la famille participe à la production.
La vanille de Lifou étant paraît-il très réputée, nous avons pu en trouver à la Maison de la vanille qui propose les produits commercialisés à partir de la vanille de Lifou et de Maré.
Une matinée très sympa…