Archives mensuelles : novembre 2014

L’ascension du Kyanjin-Ri

De bonne heure au petit matin (7h) une partie du groupe est partie en direction du Kyanjin-ri, petit sommet où nous pouvions atteindre 4300m d’altitude (1 km de montée pour 500 m de dénivelé). Nous étions tous impatients de découvrir cette montée qui nous paraissait insurmontable.
Certains d’entre nous pensaient : je n’arriverai jamais, le dénivelé est trop important pour moi, je n’aurai pas la force…
Mais non, pas à pas nous avons gravi le sommet dans les pas de Guy, en s’arrêtant de temps en temps histoire de reprendre notre souffle, attendant les derniers pour tous nous motiver et ensemble nous sommes arrivés avec beaucoup d’émotions, de joies et de pleurs.

JacquelineFloKyanjin_1Là haut, il y avait beaucoup de drapeaux à prières, nous avons choisi d’accrocher notre Gwenn A Du et c’est avec émotions, recueillements que certains d’entre nous ont déposé quelques présents que des amis proches leur avaient confiés.
Ensemble nous sommes redescendus retrouver le petit groupe qui n’avait pas pu nous accompagner pour cause de mal de montagne (maux de tête), de fatigue ou qui ne se sentait prêt à gravir le sommet.
C’est dans ces moments difficiles que l’on s’aperçoit que l’esprit d’équipe est important.
Merci à vous tous pour ce périple, merci Guy
Jacqueline

Distance parcourue : 1.3 km
Vitesse : 0.55 k
Durée du déplacement : 1h05mn

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Les Cinq Sens.

Au joli mois de Mai, Monsieur Delaunay nous a présenté un projet de voyage totalement insensé. On pensait qu’il nous faisait marcher!
Un groupe de personnes de bon sens s’est formé autour de lui. Il est devenu Guy.
Ok! Nous marcherons tous dans le même sens vers le Népal, même si certains ont parfois perdu le sens de l’orientation…
Le spectacle offert était unique, pourtant …P1070861

Chacun a vu avec ses yeux, différemment, la beauté de ces cimes enneigées, la pureté de l’eau dégringolant de la montagne, les levers du soleil, la clarté de la lune, l’éclat de la neige… et les yeux fermés, a imaginé cette forêt de rhododendrons comme une palette d’ aquarelliste teintée de roses de mauves de blancs et d’orangés…P1080106

Comment concurrencer Süskind et son Parfum?
Chacun a senti le froid des nuits dans les lodges, humé l’air frais des petits matins, bouché son nez face aux mauvaises odeurs…

Qui n’a pas entendu sonner les clarines des vaches, chanter l’oiseau rare, le réveil à 6h? …sauvé par le Gong.yaks-02

La laine des Yacks a subi de nombreuses étapes avant de devenir des bonnets et des chaussettes, certes un peu rêches mais chaudes et colorées…

Ce serait un non sens et du plus mauvais Goût si je n’en parlais pas en dernier.
J’ai choisi de parler de la Nature, mais je suis certaine que nous avons un sixième sens… Cette expérience nous a confronté au travers de ce Peuple Népalais, à une Nature Humaine exceptionnelle et insoupçonnée!
Puissions- nous garder le Goût des Autres, et le respect…
A tous les niveaux, la bande de Tamalous en a pris plein la vue!chantal

Chantal.

Langtang 3D

Certains d’entre vous ont sûrement testé le décor du trek dans google earth (Si l’on saisit langtang Nepal dans le champ de recherche, on voit la plupart des endroits que l’on a visités, Thulo Syabru, Langtang, Gosaindkung…)
Un peu par hasard, je me suis aperçu que l’on pouvait obtenir un peu mieux :

si l’on ouvre la navigateur Internet Firefox ou le navigateur Chrome (je n’utilise jamais l’autre, de Microsoft) et que l’on cherche langtang Nepal 3D, l’une des réponses commence par le titre : Langtang, Nepal – 3D Google Maps – iTouchMap.
Si l’on clique sur le lien, une fenêtre s’ouvre :

  • soit Google earth est déjà installé sur l’ordi, et il suffit de cliquer sur « activer google earth »
  • soit Google earth n’est pas installé sur l’ordi, dans ce cas, la page propose de télécharger un petit outil (plugin) qui, une fois installé, va jouer ce rôle.

Et là, on a l’Himalaya (ou les Himalayas je crois) en 3D! On entre gosaindkung et on est sur le lac (mais des  couleurs moins jolies que la réalité!). On peut saisir d’autres noms, ils s’affichent sur la « carte 3D »vue "globale", cliquez pour agrandir un peu.

vue « globale », cliquez pour agrandir un peu.
On peut ensuite basculer la carte, zoomer etc.

Je zoome ensuite sur Gosaindkung (j’aia aussi ajouté l’échelle, pour bien montré ce que l’on a enduré!). on devine Thulo Syabru en bas. Joss, tu me vois??

C'était bien plus beau....

C’était bien plus beau!.

Le lac sacré!!

Le lac sacré

Pollution, ou pas ?

Delhi est une ville très organisée, claire (sauf Old Delhi, la vieille ville et son capharnaüm). Nous avons vu beaucoup d’arbres (ici on ne les coupe pas, les barrières ou les murs d’enceinte les intègrent !), des parcs, et cette zone verte immense au sortir de l’aéroport, véritable poumon pour la ville). Cela semble bien moins pollué qu’à Katmandou.
Pour rejoindre le site du Taj Mahal, à Agra, nous montons dans des véhicules électriques. Ceci pour protéger le site de la pollution. Cela ne semble pas gagné, au vu du brouillard qui en estompait les contours, lorsque nous approchions du parking.IMG_3053
Il semble pourtant que le pays ait pris le problème de la pollution à bras le corps : il y a des pancartes très visibles, autour de plantations récentes au bord des voies d’accès à la ville, qui engagent le citoyen à « planter un arbre, un au moins ». Mais ces jeunes pousses ne paraissent pas se sentir très bien…
Le guide nous a dit d’emblée, en venant de l’aéroport, que par exemple les petits véhicules très polluants (rickshaws à 3 roues…) avaient été sommés de passer de l’essence au gaz, que la pollution en avait été fortement réduite, et que la ville de Delhi était l’une des 10 villes les plus « vertes » et moins polluées d’Asie.

Cependant que dire de ces embouteillages monstres ? Il faut 2h pour rejoindre la ville. Encore beaucoup de travail, le métro qui s’étend sera peut-être l’une des solutions.

Agra et Taj Mahal

Le programme est assez clair : 3h 30 minimum de bus jusqu’à Agra (à 170km de Delhi, mais il faut sortir de Delhi, et heureusement qu’il y a une autoroute récente…). Voyage dans un petit car, genre voyage Salaün.
Agra est bien différente de Delhi, beaucoup moins aseptisé, propre, organisée. Du bruit, des marchés, des étals, et puis des vaches, des zébus qui se baladent dans la rue, et tout à coup, 2 hommes nus, entourés d’une cohorte d’hommes et de femmes : ce sont des prosélytes d’une branche de l’hindouisme (leur Dieu les a créés ainsi, ils doivent vivre sans vêtements. Ce n’est pas facile partout dans le monde, sans doute !).

On sort les appareil, photo. C’est réussi, mais le zoom ne fait pas tout. Et déception chez mes voisines,il n’y a ps de yéti non plus en Inde!P1080551
Pour rejoindre le Taj Mahal, nous sommes invités à monter dans des bus électriques. Le but est de ne pas polluer le site. Intéressant, mais il y a du boulot! (voir article sur la pollution)
Le site est impressionnant, qui dégage une impression de pureté, de sérénité : symétrie parfaite des bâtiments, des jardins, parois blanches et lisses ponctuées de délicats ornements incrustés dans le marbre (fleurs etc.). Toutes ces incrustations sont en pierre semi-précieuses.P1080506
C’est beau, cet ouvrage construit par le 5ème empereur moghol Shâh Jahân, nous sommes loin des fresques et ornements des palais européens.
Puis restau à Agra, dans un truc à touristes, malgré notre résistance (on voulait des samoussas ou parathas, mais difficile il est vrai de trouver place pour 15 dans un « bistro » local dans la rue…).agra
Puis le fort d’Agra, en grès rouge. Visite intéressante aussi.. Et l’on conclut par 4h 30 de bus jusqu’à l’hôtel (embouteillages obligent !)
Comme il est tard, nous réglons nos dettes à notre guide : 2 nuits d’hôtel + bus + guide + chauffeur + un repas+ entrées sur les sites = 150€. Et nous nous mettons en quête d’un restau, comme il n’y a quasiment pas d’alternative dans le voisinage, ce sera le même que la veille ! C’est un bon choix…

Demain, grasse matinée, nous quittons l’hôtel à 9h 30.

Dehli, old and new

Delhi est une ville moderne, le guide qui nous a pris en charge à l’aéroport nous dira qu’elle est l’une des grandes villes les plus propres d’Asie.Effectivement, l’autoroute passe entre de hauts murs, qui protègent une zone boisée immense qui aide à dépolluer l’atmosphère. On verra que ce n’est pas si simple (voir article sur la pollution).
Après 1h 30 de route, et premiers embouteillages, débarquement à l’hôtel, installation, puis nous reprenons le bus pour une visite de Delhi. Nous commençons par traverser la ville administrative, très moderne et aérée, de larges avenues.IMG_2949 IMG_2963 IMG_2974 IMG_2977

Passage devant le siège du gouvernement, le parlement, la résidence du premier ministre (M. Modi). On circule très bien, pourtant c’est une drôle d’impression d’être véhiculé ainsi dans une cage de métal et de verre. Pas grand monde pour nous observer dans cette partie de la ville, une belle vitrine.
Direction la vieille ville, le Old Delhi. Le guide nous conseille de laisser papiers, documents, sacs etc. dans le bus, et de bien prendre garde aux appareils photo, mobiles… Dès la descente du bus, c’est un autre monde de bruits, de cris, de foule grouillante (que font-ils tous là??, il y a ici au moins 5 millions des 25 M d’habitants que compte Delhi!), nous peinons à nous frayer un chemin entre les chalands, les rickshaws à moteur ou à pédales, motos, vélos, charrettes surchargées, dans des ruelles étroites (rue des bijouteries, puis des merceries-paillettes, puis rue des épices, des opticiens (j’avais apporté une paire de lunettes et la prescription pour poser de nouveaux verres, « in one hour » annonce l’affiche, mais nous n’avons pas « one hour »).

Tout ceci dans des échoppes minuscules, 5m de long pour 1 à 3m pour la « devanture » ou l’étal.
Où est passé le guide?? Ouf, il nous attend tous les 200m environ, heureusement : ici impossible d’appeler pour retrouver une partie de la bande!
Nous achetons quelques épices, Zouzou voulait des galons de couleur, de la feutrine, trop tard, nous sommes déjà passés.
Il est temps de repartir: pour quitter cette foule bruyante, le guide décide de prendre une bande de rickshaws (à pédales).

Nous montons par 2 sur le siège arrière de nos montures. C’est parti pour un quart d’heure de folie. Notre pilote se dresse sur ses pédales, et lance des cris pour se faire un passage entre charrettes, piétons, voitures etc dans un vacarme indescriptible. Délirant!
rickshaws par alain-gourret

Cette vidéo a été réalisée par Andrée, et vous pouvez aussi la voir (en plus grand) ici :
http://www.dailymotion.com/video/x2aow4c_rickshaws_travel (et ainsi modifier les paramètres pour un visionnage de meilleure qualité : à droite en bas, plein écran ou icône grand lecteur, ou juste à côté sur la gauche modification des paramètres. Bonne lecture!)

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La soirée se terminera dans un restaurant proche de l’hôtel (conseillé par notre guide). Guy réussit à éteindre la TV, puis un groupe s’installe sur une petite estrade : c’est un concert (chanson indienne langoureuse) en semi-playback : un chanteur, un tambourin, puis une chanteuse et 2 autres musiciens. Pourquoi pas, même si c’est un peu fort. On applaudit.
C’est bon, très bon même, cependant certains manquent un peu d’appétit ce soir (pas Guy et Claude, qui se régalent!).

Nous rentrons assez tôt, long déplacement en bus demain jusqu’à Agra et le Taj Mahal

Retour à Katmandou, anniversaire de Karin

Samedi 15 novembre

Par Guy et Alain

Repas plus occidental le samedi soir (le samedi est férié mais on travaille quand même dans les champs et ailleurs) : au menu, cocktail, puis viande et poisson pour la plupart, et vin rouge australien.
Nous nous étonnons à l’hôtel d’avoir des toilettes + douche privatives, des bouteilles d’eau dans la chambre (les petites d’un demi-litre qui étaient à 300 roupies -3€- à 4000m), et pour certains une suite équivalent à 4 ou 5 chambres en lodge).
Dimanche matin, petit déjeuner bancal, café ou thé très longs à obtenir, pourtant ça n’a pas l’air de s’énerver beaucoup; ça finit par arriver… avec le sourire.
Un minibus, un guide, nous voilà partis pour une journée « touristes ».
Un grand stupa, l’un des 3 plus grands du Népal, vénéré par les bouddhistes, particulièrement des Tibétains qui se sont établis dans ce quartier après avoir fui l’invasion de leur pays par la Chine, qui n’est qu’à 150 km de Kathmandou.
On a apprécié la visite du temple, et particulièrement le moment où tous les moines ont entonné ce chant lancinant, les voix plus fluettes des novices se mêlant à elles plus graves des lamas.

Cette vidéo a été réalisée par Jacqueline, et est publiée, vous pouvez aussi la voir (en plus grand) ici : http://www.dailymotion.com/video/x2aou2k_temple01_travel et ainsi modifier les paramètres pour un visionnage de meilleure qualité : à droite en bas, plein écran ou icône grand lecteur, ou juste à côté sur la gauche modification des paramètres. Bonne lecture!

Plus tard, à Pashupatinath, le plus joli temple hindou du Népal, nous avons assisté à la crémation de plusieurs corps et aux rituels qui accompagnent la cérémonie, qui se termine par le jet des cendres dans le fleuve : purification par le feu et l’air, puis par l’eau et la terre dans la rivière Bagmati. IMGP9096

Seule l’âme demeure.
On peut voir aussi des Sadus de service, qui nous semblent plutôt enracinés sur le site, à l’image des banians qui dominent la colline. Il faut dire qu’ils réclament 100 roupies par photo (1$). Quel métier!sadus
Nouvelle étape : Bakhtapur, le palais royal, le Nyatapola, le plus haut temple pagode du Népal, et ses 5 toits. La plupart ont été détruits par les musulmans au XIVème siècle, reconstruits par le roi Malla, puis à nouveau endommagés par le tremblement de terre, très violent (8,4) en 1934.

Un gigantesque effort financier de l’Allemagne, piloté par l’Unesco, a permis une reconstruction quasi totale de la ville. Guy l’a vue avant sa reconstruction, quand elle était encore à la campagne, et recouverte de végétation. Il cherche les diapos, ce sera publié dès que..
Le guide n’est pas top*, et nous n’avons pas vraiment pu tous apprécier ce site magnifique
*jeu de mots! Nepatop est la marque qui s’affiche sur les réversoirs de toit, très visibles…

Temps libre de 17h à 19h, pour le repos ou le « magasinage », très tentant à Thamel.
Nous avons rendez-vous ensuite avec Ashok, le patron de Hidden Changrila, pour aller dîner. Karin fête ses ?4ans, et nous paye l’apéro, dans le restaurant Bouthanais où nous a conduit Ashok : « bouthanais= very very spicy » , selon Zouzou.karinanniv02
Le cadeau de Karin: une étole achetée à Langtang, et une carte postale figurant les sommets … et le Karin’s point, que survole un hélicoptère , allusion à ce moment de panique dans la neige avant Gosaingkund . carteKarinspoint02Nous pourrons vérifier au moi de mai s’il est bien encadré dans son appartement.
Un cadeau somptueux : Ashok a payé l’addition pour tout le groupe, pour nous accompagner il a de plus rompu le rite du deuil de son père, qu’il a entamé au début de l’année.

Emotions fortes et sentiments contrastés

Un groupe de 14 personnes qui passent 16 journées ensemble, dont 11 jours de trek, encadrés par une équipe de 10 guides et porteurs
Marcher chaque jour entre 5 et 7 heures. Passer de 1450 à 4400 m d’altitude
Autant d’occasions de multiplier réflexions, sensations et souvenirs.
Tour d’horizon non exhaustif

  • Instants de grâce et de bonheur simple. Dans un cadre forestier très paisible, alors qu’on fait une pause pour que le groupe se rassemble, Ketam grimpe sur un rocher, sort sa flûte pour jouer un petit morceau. Pour dynamiser le groupe, ou dédramatiser des passages difficiles, il affiche son très joli sourire et entonne une de ses chansons fétiches « Resom piriri », ce qui permet de retrouver la force ou l’énergie pour continuer.
  • Gratitude et étonnement. Alors qu’il reste encore plusieurs centaines de mètre avant d’atteindre le lodge, et que la journée d’ascension a été bien longue, nous entendons de grands éclats de rire : c’est notre équipe de porteurs qui, dévale la pente en courant et s’esclaffant. Ils viennent tout simplement nous apporter le thé chaud et nous délester de nos sacs à dos pour que ceux qui le souhaitent puissent terminer le trajet plus légers. Ils sont tout sourire et pétillants.
  • Détente et plaisir. Des soirées très agréables au cours desquelles l’équipe au complet des 3 guides et 7 porteurs a su, par ses chants, musiques, danses et sourires créer une ambiance très chaleureuse et conviviale. De très beaux moments de complicité et de partage.

    C'est la fête!

    C’est la fête!

  • Culpabilité et gêne. Pas confortable psychologiquement de voir chaque matin nos sept porteurs partir, chargés de nos bagages enveloppés dans un sac en toile blanche qu’ils vont porter jusqu’à l’étape suivante. Porteurs-1699

Même si on sait que cela constitue des emplois et les fait vivre, ce n’est pas très facile à accepter.

  • Chaleur et simplicité des relations humaines. Nous avons réalisé des rencontres simples et amicales avec la population népalaise croisée ou côtoyée: quelques « namaste » et sourires suffisent à créer le contact; quelques photos dont ils sont friands et fiers leur montrent qu’on s’intéresse à eux. Quelques locutions telles que « Sourta na garnousse » (= il n’y a pas de problème) épatent et provoquent des éclats de rire partagés.2femmesetenfants2
  • Tensions, appréhensions et larmes. A l’issue de la journée de grande descente sur un dénivelé de 2100m, qui représente aussi la fin du trek, j’ai soudainement éprouvé le besoin d’être seule. Cumulées à la difficulté de la vie de groupe et à la fatigue due aux efforts fournis, des appréhensions m’ont assaillies qui étaient restées enfouies tout au long du séjour quant à un éventuel accident et la difficulté à faire venir des secours. J’ai fait deux chutes bénignes durant la matinée mais un vilain leitmotiv m’a accompagnée le reste de la journée: « jamais 2 sans 3″; l’idée de 3ème chute signifiait qu’elle serait nécessairement plus grave que les autres. J’ai terminé l’étape sans encombre, avec cependant les genoux « tout mous », comme s’ils pouvaient lâcher d’un moment à l’autre, et sans aucune douleur.
  • Chaleur et convivialité. Autour du poêle qui fume, se retrouver chaque soir, après une journée d’effort. Se poser autour d’un Pastis-saucisson ou fromage local, d’une Everest ou encore d’un Mojito, à Katmandou
  • Tester son propre rythme. Notre groupe est encadré par 3 guides: Tula, Ketam et Man Bahadour. Un d’eux mène nécessairement le groupe et un autre le ferme.
    Cela permet à des sous-groupes de se constituer pour progresser à des rythmes différents.
    Tula est le sirdha (= le chef), l’organisateur, le logisticien ; il parle très bien français et anglais. Il est d’une humeur très égale, toujours souriant, disponible, stimulant, rassurant…. Ketam est son petit frère ; il se débrouille très bien aussi en français et anglais. Man Bahadour est leur beau-frère ; n’avons pas trouvé de moyen de communication verbal avec lui ; par contre, l’infraverbal fonctionne bien et le rire plus encore.TulaKetamManBahadour-1600
  • Inconfort, insécurité et vigilance. Les conditions de vie quelque peu spartiates en termes sanitaire et d’hygiène (peu d’accès à l’eau) mais aussi de confort ont perturbé nos habitudes de confort. Il a fallu s’habituer aux planches disjointes qui servent de cloison, de plancher ou de mur avec ce que cela suppose en termes d’isolation phonique ou thermique et de promiscuité.
  • Agacement, colère et tolérance. Les mouvements d’humeur ainsi que les petits et grands travers de personnalité de chacun, conjugués à la promiscuité et l’absence d’intimité ont pu créer des moments de tensions. La volonté de passer outre et d’accepter l’Autre tel qu’il est, ont permis de dépasser ces passages difficiles.
  • Solidarité, richesse et intelligence collective. Un groupe composé de 14 personnes n’est pas que la somme des compétences individuelles. La vigilance réciproque, l’attention portée aux autres, le partage des observations et informations pour établir des diagnostics ainsi que le partage des pharmacies ont permis de faire face aux différents soucis de santé.
  • Douleurs et inquiétudes. Les pharmacies ont été sollicitées pour faire face aux tout petis bobos et autres soucis de santé: de la gastro à la turista, des rhinite, toux, angine aux sinusites, de la conjonctivite aux échauffements de pied et autres muscles douloureux… Les ressources homéopathiques, en huiles essentielles ou en médecine traditionnelle ont permis de trouver des solutions, sans avoir à consulter sur place. A consulter où et qui d’ailleurs au cours de ce périple?
  • Bonheur et émerveillement. Des spectacles naturels, des paysages tantôt grandioses et tantôt bucoliques ont sans cesse surgi au détour d’un chemin ou d’un virage. La richesse, la diversité et la beauté de cet environnement, de 1500 à 4400m, amènent à se sentir tout petit, ébloui et humble face à Dame Nature qu’il faut protéger. De notre petitesse à la « granditude » du monde alentour.
    Un ciel d’un bleu limpide tout au long du séjour. Des nuits froides mais claires et un ciel très étoilé. Un soleil généreux qui a multiplié les changements de couleurs des prés, des forêts, des montages….Villagefleuri.-1600ValléeSoleilrasant-1600
    Un spectacle permanent splendide.
    Et le plein d’énergie pour les mois à venir.Fleurs et sommet Bambousmontagne-1600
  • Découragement et rechargement des batteries. L’intensité des efforts fournis ajoutés aux fragilités provoquées par les problèmes de santé ont généré de la fatigue, parfois proche de l’épuisement. Il a alors fallu dépasser ce cap et aller puiser dans des réserves ignorées, comme si celles-ci étaient finalement inépuisables.
  • Complicité et rires. Dans le groupe, nous avons cherché des procédés mnémotechniques pour retenir quelques termes népali. Ainsi, « Kati paisa? » (=combien ça coûte?) est devenu Kathy paiera, Kathy paie ça, Kathy passera payer. Un petit coucou et un grand merci donc à Kathy, au passage, pour tout ce qu’elle va devoir passer payer, tant nous avons souvent eu recours à elle!!!F
  • Frustrations. Pas toujours facile de devoir limiter sa liberté pour s’adapter à la fois au groupe et aux exigences de l’itinéraire. En effet, il faut bien avancer si on veut arriver avant la nuit au lodge. Impossible donc de flâner comme on le voudrait parfois, pour admirer un paysage, faire des phots…… Idem lors des quelques jours passés à Katmandou et New Delhi; pas de temps pour que chacun vaque à ses occupations comme il l’aurait souhaité.
  • Enrichissement culturel et ouverture. Ce bref séjour représente un accès à la diversité et la richesse de cultures, peuples et ethnies très différents. D’autres modes de vie, un quotidien et des pratiques agricoles qui nous ramènent à la période nos grands-parents, des goûts culinaires nouveaux… Autant d’occasions de remettre en cause nos propres critères et de relativiser nos petits et gros soucis.
  • Plaisir de nouvelles rencontres. Ce groupe de 14 personnes qui ne se connaissaient pas toutes est l’occasion de faire connaissance et nouer de nouvelles relations.
  • Désapprobation et jugements hâtifs. Régulièrement au détour des sentiers ou sur les pentes, nous avons observé sur le sol des cartes à jouer déchiquetées, des sacs en plastique et autres emballages alimentaires. Cette réalité est encore plus manifeste aux abords de points d’eau ; il semble que les Népalais s’y arrêtent volontiers pour effectuer une pause et se restaurer. Nous avons aussi vu des amas de bouteilles d’eau en plastique vides dans des endroits en retrait des habitations. Seront-elles enfouies, brûlées, ou seront-elles recouvertes par d’autres déchets non dégradables pour constituer une déchèterie à ciel ouvert ? Avant de nous prononcer trop sévèrement sur ces pratiques, n’oublions pas qu’il y a 30 ou 40 ans, nous aussi trouvions toutes sortes d’objets sur nos talus : carcasses de voitures ou de machine à laver…..Déchets-1600
  • Reconnaissance et remerciements. Merci à Guy de nous avoir proposé cette aventure et d’avoir concrétisé son organisation, avec tout ce que cela implique. Son calme, sa sérénité, sa disponibilité, ses connaissances du terrain et de la culture locale, l’assurance tranquille qu’il dégage, sa capacité à observer et être à l’écoute de chacun…,  Autant de qualités et compétences qui ont fait de ce séjour une belle réussite. Merci.
    Merci à nos 2 principaux guides Guy et Tula de nous avoir menés si haut, si loin Guy etTula-1600

16 jours pour fabriquer une très grande quantité de souvenirs et alimenter nos réflexions. Voilà aussi de quoi occuper les longues soirées d’hiver qui s’annoncent :des centaines de photos et vidéos à trier et partager, les écrits de ce blog et les écrits persos à poursuivre, des sons et saveurs inscrits dans nos mémoires.
Au-delà du défi physique de ce trek et de la découverte du Népal, ce séjour représente aussi une très belle expérience humaine tant dans les contacts avec les Népalais que dans le partage de la vie quotidienne du groupe.
Andrée

Hidden Sangrila, quelle équipe!

Ashok a organisé une équipe de 10 personnes, le Sirdar Tula et ses 2 assistants Man Bahadur et Ketam, qui habitent quelque part auprès du Manaslu, dans le district Gurkha. Ils sont accompagnés de 7 porteurs (mais ils font beaucoup plus !) : Kaela, Kumar, Min, Pradip, Prakash, Saila et Sandesh .         equipe01
Presque tous sont de l’ethnie Magar, sauf Saila et Min qui sont Gurung.
A eux tous, ils assument toute une série de tâches et services :
les porteurs se chargent chaque matin de nos grands sacs de voyage, qu’ils arriment par 2 à l’aide de cordes, puis transportent cette charge (de 30 à 40 kg…) toute la journée jusqu’au prochain lodge.

Kaela a préparé sa charge

Kaela a préparé sa charge

Sandesh aide Pradash à soulever sa charge

Sandesh aide Pradash à soulever sa charge

C’est un bandeau frontal qui leur permet de « tracter » la charge.

C'est parti!

C’est parti!

Ils nous précèdent toujours, car ils courent sur les cailloux, leur 35kg sur le dos ! A chaque pause importante, les guides et porteurs nous apportent un thé, ou un citron chaud, ou un thé au gingembre. Lors des repas, ce sont eux qui font le service, dans les lodges.
Plusieurs fois, ils ont livré leur charge au lodge, avant de redescendre en riant nous apporter un thé chaud, et prendre le sac à dos de ceux qui sont épuisés. Plusieurs fois, cette arrivée a redonné un super élan au groupe, et a aidé plusieurs d’entre nous à arriver au bout.porteurthe

Ketam au galop!

Ketum au galop!

Le soir, les porteurs apportent nos grands sacs devant ou dans nos chambres, pendant que les guides s’assurent que tout est clair, et répondent aux demandes.
Et ils sont encore là pour sortir la flûte et le tambour ( Guy ????) pour faire un petit concert, auquel tous participent en chantant ou dansant. Lors d’une des premières étapes, il y a eu un moment superbe : Ketam est monté sur un gros rocher devant le groupe qui, assis au bord du chemin, attendait les suivants. Il a sorti sa flûte, Man Bahadur est monté lui aussi et a commencé à chanter. Ce passage là était vraiment très bien !
Le dernier soir du trek, avant un dernier concert, un superbe gâteau, qu’ils ont passé un bout de temps à préparer. Quel plaisir !gateau

Surtout, cette bonne humeur constante, ces rires communicatifs, ça vous donne envie d’y aller, de les accompagner en découvrant leur superbe pays. J’ai adoré ! Par exemples les échanges avec Tula, Ketam et Man Bahadur m’ont appris beaucoup, sur les animaux croisés, les coutumes etc. Et il suffit d’un geste pour lancer une série de rires communicatifs.

Le Népal est sûrement le pays du sourire, et même du rire !

Si vous y allez, « Surta na garnousse! » (ne soyez jamais inquiets!)

ça penche toujours du mauvais côté

Syabru: la fin de notre beau trek. Un petit café et, hop!
Le bus nous attend pour 190 km de cauchemar. Je le sais puisque nous l’avons déjà fait dans l’autre sens.
Et c’est parti! Virage, re-virage et que je te double dans les virages et que je klaxonne pour prévenir que j’arrive , comme si celui qui est de l’autre côté du virage pouvait entendre. Bref!
Tout cela se fait dans un calme et un fair-play que nous devrions leur envier.
Cahin-caha, nous arrivons à l’éboulement (un pan de la montagne qui s’est écroulé). Il semble qu’après que les roches et cailloux aient été dégagés, la route ait été réparée.Moi, j’ai l’impression qu’une bombe a fait des trous partout.camion-routedef
Bien entendu, les trous sont souvent du côté du vide.
A chaque cahot, le bus penche du mauvais côté et je me mets littéralement en rappel! Karin est tétanisée de peur; elle s’accroche à Zouzou d’un côté et à Gilles de l’autre.Elle est blême. Chantal conseille de lui donner une bouffée de « Fleurs de Bach » qui devrait la calmer. Gilles lui en refile 4 doses: effet immédiat. Karin file dormir au fond du bus.
Je ne vaux pas mieux: avoir fait tout ce trek pour finir au fond d’un ravin…
Au fil de ces réflexions et sentiments, je me rends compte qu’on arrive dans les faubourgs de Kathmandou. Je commence à respirer…., mais pas pour longtemps! En effet, il y a un camion en face: je klaxonne et double quand même…, le camion freine…, celui qu’on dépasse aussi….. Merci, au revoir et au prochain! Qui ne tarde pas à arriver car c’est la route principale et la circulation est aussi dense que sur le périph. Accrochée au siège devant moi, je freine désespérément…, je transpire…. Rien n’y fait.

Le bus fou continue sa route inexorablement parmi les camions, les bus, les vaches, les chiens, les gens, les triporteurs, les rickshaws, les vélos, les motos, dans un brouhaha de sons de klaxons en tout genre.
Et, mais oui, c’est l’hôtel! Et nous sommes vivants!

Saine et sauve!

Saine et sauve!

Même plus peur!
Monique

Merci

Nous sommes en transit à l’aéroport de Katmandou pour Delhi, nous quittons ce Népal avec des rêves plein la tête. Pays très chaleureux, et nous trouverons demain Delhi avec ses foules, comme on me l’avait déjà dit.
Merci à Guy pour l’organisation et la gestion de ce groupe de 14, dans une parfaite cohésion.
Dans peu de temps, nous retrouverons famille et amis.
Dans ce long cheminement de la marche des peuples, puissions-nous avoir une autre vision du monde, dans notre vie personnelle.
Claude

essai de portage, ça marche!

Migration népalaise

Dans l’aéroport de Katmandou, nous attendons l’embarquement.

Une longue file de jeunes Népalais embarquent sur Emirates, ils partent sur les chantiers dans les pays arabes. Un policier les prend d’ailleurs en charge et les guide dans ce qui représente surement leurs premiers pas dans un aéroport international.migration

Ils tiennent serré sous leur bras ou dans les mains leur dossier de départ, fourni par Mithra Overseas Company, sans doute le « marchand d’esclaves » moderne qui les pilote.

Ils quittent leur pays pour 3 ans minimum, Ashok nous a expliqué qu’ils étaient très nombreux à partir tous les ans, et que cela provoquait une désertification rurale : effectivement, le village authentique que nous avons visité nous a semblé surtout habité par des anciens. C’est assez émouvant, ils ont le visage fermé, certains ne reviendront sans doute pas.

Se dépasser et atteindre des sommets

Quand, au printemps Guy proposait ce trek, j’étais très réservée car consciente d’un manque de souffle certain quand le terain monte. Mais, très vite, j’ai dit oui car nous avions déjà raté plusieurs belles opportunités de voyage et savions que le Népal est une destination très intéressante
Puis, au fil des semaines et des mois, par moments, cette crainte a ressurgi mais une fois les billets achetés, pas d’autre choix que d’y aller!
La première partie du séjour, dans le Langtang, s’est plutôt bien passée grâce à l’insistance de nos guides à cheminer « bistare, bistare » (= doucement, doucement), ce qui m’a appris à marcher à un rythme bien moins soutenu que celui que nous pratiquons dans nos randos habituelles.andreebatons
A ce rythme, j’ai réalisé que j’étais non seulement capable monter longtemps, mais aussi de monter, sans souffrir. 1ère leçon.
Au cours de ce périple, j’ai aussi découvert l’usage des bâtons de marche que j’ai trouvé très utiles car, en montée cela soulage l’effort puisque le haut du corps contribue en appuyant sur les bâtons. En descente, ils servent d’appui supplémentaire, notamment quand c’est très pentu ou sur terrain instable. 2ème leçon.

La 2ème partie du voyage, la montée vers les Lacs sacrés, avec un dénivelé de 1700m parcouru dans la journée a été plus compliquée pour moi et j’ai du plusieus fois rejoindre « le groupe des poussins » qui progressait à un rythme plus « bistare bistare ». Il me fallait en effet me concentrer pour marcher à tout petits pas et très lentement , tout en expirant profondément. A ce rythme, je suis arrivée tout là-haut, à 4400 mètres. Le spectacle était grandiose au détour du dernier virage; s’y est ajoutée la joie et une certaine fierté de constater que j’en ai été capable.3ème leçon.

L’effet de groupe y est certainement pour beaucoup. En effet, même s’il est difficile parfois de partager le quotidien, avec 13 personnes que je connais peu ou prou, le groupe représente une force grâce aux multiples richesses, forces et compétences de chacun des membres qui le constitue.

A Gosainkund

A Gosainkund

Voilà donc une très grande source de satisfaction et d’émotions que d’avoir effectué ce parcours et franchi le cap des 4400m, après de grands efforts physique et psychiques

Sacrés Lacs sacrés.

Déjà sur le programme, cette montée vers 4400m me paraissait impossible!

stupaKarinsPointSur place, après les stupas de Karin’s Point, le passage du col se fait assez facilement. Mais, à la vue du chemin qui restait à faire, à cause du vertige en regardant le premier lac en contrebas, le découragement, les larmes…

J’ai maudit Guy de m’avoir amenée jusque là.

à gauche, Tula et Pradip

à gauche, Tula et Pradip

Heureusement, mon « staff » (Tula et 2 porteurs) a été patient, encourageant. Je suis arrivée la dernière, mais je suis arrivée.

Devant le lac, à 4350m!

Devant le lac, à 4350m!

Zouzou

De haut en bas

De l’incroyablement beau à l’incroyable promiscuité et incroyables odeurs, le tout en 2000m de dénivelé.
L’exceptionnellement haut pourra-t-il se protéger des pèlerins et des touristes, avec sa déraison économique, au détriment de l’écologie?
En bas, l’institutionnel se donnera-t-il les ambitions de gérer sa population humainement ou, là encore, préfèrera-t-il sa richesse personnelle alimentée par la corruption?
Le pouvoir de changer nous appartient individuellement et citoyennement.
Donnons nous les armes de notre conscience!

Trois des vainqueurs de l'étape

Trois des vainqueurs de l’étape

Gilles

Zen attitude des Népalais, en ville

Je voudrais partager mon ressenti par rapport à la « zen attitude » des Népalais en ville
Déjà, lors du trek, j’avais remarqué que pas une fois nos guides ou porteurs n’avaient haussé le ton. Une fois redecendus de la montagne, et quand nous avons circulé dans le flot de camions, voitures, motos, cyclos, vélos, piétons … eh bien, pas plus de stress ni d’enguelulades entre les conducteurs en tous genres, tout se passe à coups de sourires, beaucoup de klaxons et d’appels de phare, mais jamais de « gros c… », « espèce d’enc… ».
Et je vous laisse imaginer ce que nous, Français, pourrions dire si on nous « coupe la priorité ».
Bref, c’est incroyablement reposant de se faire conduire dans cette énorme circulation grouillante, même si, avec nos réflexes, nous avons poussé de grands cris de peur, mais toujours avec un ouf de soulagement ensuite et un grand sourire de notre chauffeur.
MoniqueKmoniqueK

Une belle échappée de 36 heures

Le jeudi 13, je me lève avec un mal de tête terrible qui ne me permet pas d’envisager de monter aux lacs sacrés. Au petit déjeuner , je l’annonce à Tula, une nouvelle organisation est pensée: un porteur pour m’accompagner , il recherche celui qui parle le mieux français et m’informe que pendant ces deux jours, je ne dois rien payer. C’est très agréable , je suis rassurée et peut inviter Christian à suivre le groupe. Le jeune porteur qui fait la descente avec moi se nomme Mim, il me coachera jusqu’à Thula Syabru disons plutôt, pendant ces deux jours, et portera mon sac.
Nous engageons notre descente en même temps que le reste du groupe amorce la montée. Il s’agit maintenant de faire connaissance avec Min . Au bout de 30 mn, mon mal de tête s’estompe et Min et moi faisons de nombreuses pauses pour échanger. Dès qu’il apprend un nouveau mot, il s’empresse de l’écrire sur son petit carnet. Min a 22 ans, il est guide et porteur. Il apprend le français ( a fait une première session de 3 mois), chaque session coûte 100 euros. Il travaille pour financer ses études mais aussi pour vivre à Katmandou. Sa famille est loin, dans la montagne. Il voit très peu ses parents car souvent, quand il y a des jours fériés, il travaille. Au village, pas de téléphone. Il me montre des photos de ses parents, m’explique que ses soeurs sont mariées et que son frère est séparé (le divorce existe donc au Népal). Il me raconte que son frère est guide, qu’il vient d’échanger avec lui au téléphone et qu’il est à l’opposé du lieu où nous sommes.SAMSUNG
La descente est très agréable, une pause pour boire un petit lemon tea. Je dis à Min que je suis un peu déçue de ne pas voir les lacs sacrés et lui me répond qu’il ne connaît pas non plus ce lieu. Je suis gênée et je sors deux Mars, un pour lui, un pour moi, grand sourire. On se comprend.
Nous déjeunons à Peace Lodge, accueil chaleureux des propriétaires. A table, je rencontre Delphine, une jeune guide française qui entreprend d’organiser des treks au Népal. Du lodge, nous entendons de la musique, des tambours, cela vient du monastère: une visite s’impose. Je pars avec la jeune femme sans en informer Min; au retour, je me rends compte qu’il n’est pas content que je me sois évadée.
Nous pouvons entrer dans ce lieu de culte pendant la séance de prière. Il mange, chante, joue de la musique. Devant le monastère, une femme nous offre un thé au lait de yack, pas moyen d’éviter, je le bois cul sec en priant Bouddha de ne pas être malade.
La soirée au lodge est bien différente de l’ambiance connue l’avant-veille car je mange avec la famille et Min. Seul le grand-père mange auprès du feu. L’ambiance est très familiale, beaucoup de complicités, de rires. Il me pose quelques questions sur ma famille et au cours des échanges, j’apprends que le maitre des lieux a fait un DVD et qu’il chante à Katmandou. Mon positionnement dans la pièce me laisse le temps de regarder la cuisine, je suis stupéfaite par l’équipement: eau courante dans l’évier, micro ondes … un luxe que nous n’avons pas trouvé dans les autres lodges. A 19h45, Min m’informe qu’il va se coucher. A 21h, plus un bruit dans le lodge.
Le vendredi 14, la nuit , un vrai bonheur. Au matin, une petite pensée pour le groupe qui va redescendre des lacs sacrés (4380m) et moi, que vais-je faire? Même pas la peine de me casser le tête, au petit déjeuner Min me propose une visite au village de Brabal . Je suis ravie. SAMSUNGDès 8 heures, nous quittons le lodge, le sentier que nous prenons est magnifique: une flore très riche, des faisans, des singes qui sont très proches de nous, nous regardent et sautent de branches en branches.
Sur le chemin, nous croisons des villageois de Thula qui ont rempli leurs hottes de bois . Le grand-père du lodge fait partie du groupe.
Brabal est un très joli village, de nombreuses cultures en terrasse, des pommiers, des serres de pommes de terre mais pas de villageois ! Min pense qu’ils sont au champ mais où ?
Nous découvrons un bien joli monastère, avec de nombreuses peintures très colorées. Min prend le temps de me donner quelques explications sur la culture bouddhiste . SAMSUNG

Il est très heureux quand je prends une photo de lui devant une de ces peintures et me demande si je peux la lui faire parvenir par mail.  Il me dit ne pas avoir d’appareil photos et qu’il aimerait pouvoir faire des photos pour montrer à ses parents.
Retour au lodge, je prends le temps d’observer et je constate qu’il y a une bonne répartition des tâches ménagères entre l’homme et la femme. Monsieur lave le linge pendant que Madame est assise sur les escaliers. Madame épluche un légume, long et blanc (comme une carotte), elle me donne un couteau et me fait comprendre que je dois faire comme elle. Je me prends au jeu, elle me sourit. Elle découpe des gros morceaux et me fait goûter le légume, c’est délicieux. On dirait un radis noir mais doux, sucré. Elle rit et se lève pour en donner à son mari et à Mim.
Les porteurs arrivent, c’est la fête. Ils s’empressent de raconter l’aventure de Karin puis vaquent à leurs occupations: lavage du linge, raccommodage .
Didi me montre ce qu’elle tisse sur place, m’explique qu’elle travaille essentiellement l’hiver et évidemment cherche à me vendre quelques unes de ses réalisations, je craque .

La vie est belle...

La vie est belle…

36 heures au rythme des Népalais, je n’ai pas vu les lacs sacrés mais moi aussi j’ai vécu un moment exceptionnel.
Vendredi, 16h30, le groupe arrive, je suis très contente de les revoir, de les entendre raconter leur périple. Belle soirée en perspective.

En ferions-nous trop?

La troupe de l’Aber Wrac’h arrive fraîche et pimpante sur le tarmac de Katmandou. Nous allons découvrir petit à petit un mode de vie très loin de notre vie feutrée. Au départ du trek, première envie pressante.

Au fond de la cour, entre 4 planches et de la tôle, des latrines à la turque; un regard rapide autour de soi: pas de pq, il va falloir s’équiper. La chasse d’eau: un baquet avec de l’eau (il n’était pas vide) et un seau où l’on dépose le papier toilette usagé…. Le lavage des mains, après le passage aux wc, n’en parlons pas!
ça y est, chaussures aux pieds, sacs à dos ajustés, bâtons de marche en main, on va partir…
Mais dehors, que font-ils tous ces gens, leurs brosses à dent à la main, crachant un peu partout? Ici, l’hygiène dentaire passe avant la douche. En effet, nous avons baigné dans notre jus un certain temps: vive les lingettes!

Tout est prêt!

Tout est prêt!

Car, au Népal, l’eau coule à profusion. Elle descend, de la montagne…., en quantité, mais l’acheminement au village et dans les lodges est un autre problème.
La capture de l’eau se fait très haut et des kilomètres de tuyau amènent ce bien précieux dans une cour autour d’un monticule de pierres. C’est un lieu de rassemblement, on y fait tout:
– étancher sa soif (attention à nos petits corps aseptisés, penser au cachet de Micropur, 1/2h dans la gourde, avant de boire)
– se laver les mains et les dents
– faire la vaisselle
– laver ses petites culottes
– abreuvoir du chien, des poules…
Bref, ce point d’eau, c’est comme un bistrot en Bretagne, on échange, on se fait des amis, on communique, une vraie vie d’Homme simple.
Puis vient le soir, le soleil disparaît très vite à l’horizon. Le temps, à 4000m, ça raccourcit vite la journée. Réflexe.: on cherche l’interrupteur quand il y en a. Renseignement pris, il y aura peut-être de l’électricité, mais pas avant 19h, si le groupe électrogène veut bien démarrer.

Mais tout va bien: nous avons nos lampes frontales, nous découvrons nos chambres, un lit, un oreiller…., et puis un peu de jour entre les planches des murs, des fenêtres et des rideaux qui ont bien vécu.

L'une des plus belles..

L’une des plus belles..

La salle de bains

La salle de bains

Très simple, mais quel bonheur de pouvoir s’allonger dans son duvet, bien au chaud; il fait froid, 0 dégré ou moins, et pas de radiateur douillet ici.

La nuit sera appréciable, pleine de rêves: la tête dans les cimes, loin de notre couette, nos 20°, notre douche, notre confort aseptisé, notre réglementation.
Où est le bonheur? A une autre attitude, je pense, après 12 jours au Népal.
FlorenceJacquelineFlorence

Langtang, déjà tu nous manques…

Samedi 15 novembre

Redescente express vers Syabru Besi (vous avez deviné : Besi, le village d’en bas, Thulo c’est tout là haut), beaucoup de regards admiratifs sur un nouveau paysage très luxuriant, et de regrets sur les sommets enneigés, où l’on repère encore le Karin’s Point (explications à venir)
En bas (1350m) nous attend la ville, ses bruits et son agitation -pas trop quand mêrme- et le  bus « deluxe deluxe deluxe freewifi » qui va nous conduire à Katmandou (on l’espère…). Séance photo pour toute la troupe, l’équipe de « Hidden Shangrila » d’abord, puis tout le monde; ça mitraille…groupefIN91_1
Puis on repart sur cette route charmante et pittoresque : ravins vertigineux, portions arrachées par les pluies, rochers énormes sur la « chaussée », des lacets innombrables : on ne roule pas à gauche, mais au milieu, et aussi à droite, ça ne passe pas sinon… Les coups de volant s’accompagnent de vigoureux coups de klaxon : deux véhicules qui se croisent, ça n’est que rarement possible!.

Il faut juste imaginer le précipice à droite

Il faut juste imaginer le précipice à droite

Une cascade à gauche, le mécano-copilote descend en marche pour indiquer si l’on va toucher ou pas, dans la mare qu’a formée l’eau de la cascade: c’est étonnant,  pas de cris pour avertir le chauffeur, mais un étrange code de petits sifflements et de coups sur la carrosserie.
Quelques villages au bord de la route, des scènes champêtres, de tout petits enclos (vaches, chèvres), de petites parcelles étagées de millet, de maïs, de blé : c’est la moisson pour le riz, on voit des meules de paille devant les maisons, et des familles entières qui battent les gerbes pour recueillir le grain.
Après Trisuli Bazar (joli nom, n’est ce pas, même si cette grosse bourgade très animée, où nous avons déjeuné, n’est pas très zoulie zoulie), on repart vers la plaine, circulation trépidante, camions très colorés, klaxons… musicaux (Momo : « Mais c ‘est dingue, c’est pas possible, ça! ».)

Tout autour, une multitude de parcelles, parfois inondées, où s’activent des groupes de moissonneurs et moissonneuses, autant de tâches de couleurs animées. Tout le monde dans le bus est très attentif, il faut dire que l’état de la route et la conduite « audacieuse », mais assurée du pilote n’incitent pas à la sieste. Beaucoup de briquetteries et de cimenteries aussi, un métier très dur et peu payé, que ne peuvent pourtant refuser les Népalaises ou Népalais.

Zouzou s’est perdue dans le décompte des check-points, verif de papiers que nous n’avons pas, ou que nous ne connaissons pas….